Madame, Monsieur,

dans le cadre de la consultation sur la mise à jour du règlement sur les restrictions visant l’utilisation des bâtiments (soumission de 2021),

voici les Commentaires de l’Association pour la protection du lac de l’Achigan (APLA)

 

L’APLA est une association vouée à la protection de l’environnement du lac de l’Achigan et existe depuis 1964.  Le lac de l’Achigan est situé dans la municipalité de Saint-Hippolyte, dans la province de Québec.

 

L’APLA a constaté la prolifération des plantes aquatiques lors de l’apparition des embarcations à fort sillage au début des années 2000.  Les riverains du lac de l’Achigan se sont également plaints de l’effet des vagues sur l’érosion de la rive et des dommages aux quais.

 

Des études réalisées sur l’impact des embarcations à fort sillage ont établi qu’une distance minimale de 300 mètres de la rive était requise pour permettre la dispersion des vagues et qu’une profondeur minimale de 5 mètres était également requise pour éviter le brassage des sédiments au fond du lac.

 

De concert avec la municipalité de St-Hippolyte, l’APLA a procédé à une consultation publique avec les usagers du lac de l’Achigan concernant l’adoption de zones restreintes pour la pratique sur surf et du wake de sillage.  Deux zones rencontrant les critères de 300 mètres de la rive et à plus de 5 mètres de profondeur ont été balisées en 2018.  À la fin de la saison nautique, des rencontres avec des groupes témoins (focus groups) ont été effectuées, à la fois pour les groupes pratiquant le surf et pour les groupes ne pratiquant pas le surf.  Les participants ont supporté à 82 % la création de zones restreintes pour la pratique du surf et du wake board de sillage.  Quoique la création de ces zones ne repose sur aucune contrainte légale, elles font partie intégrante du code d’éthique du lac et les usagers du lac de l’Achigan ont démontré jusqu’à présent une très grande adhésion au respect de ces zones.

 

La création de ces zones a également permis d’améliorer la sécurité des usagers du lac. Les utilisateurs du lac qui ne pratiquent pas le surf évitent généralement de circuler dans les zones restreintes de surf sur sillage. Nous ne croyons pas que des heures  précises pour pratiquer le surf soient une solution pour protéger les lacs. La création de zones précises  respectant les meilleures pratiques est la  meilleure solution  pour protéger les lacs et cette solution est acceptée par tous les intervenants.

 

Les études concernant l’impact des embarcations à fort sillage datent cependant de plusieurs années et ont été réalisées lorsque les embarcations étaient d’une longueur de 21 pieds (les mesures de l’industrie sont généralement en pieds).  Depuis, les nouvelles embarcations sont plus longues, jusqu’à 24 et 25 pieds, et plus lourdes avec l’ajout de ballasts de plus grande capacité, il en résulte donc des vagues encore plus grosses.

 

Il y a lieu de refaire des études pour l’impact des nouvelles embarcations sur l’érosion des rives et le brassage des sédiments.  De nombreux lacs sont aux prises avec un vieillissement accéléré et il importe d’agir avant que les dommages soient irréversibles.  Nous croyons que la responsabilité de ces études devrait relever des gouvernements et non pas des associations de bénévoles qui ne possèdent ni l’expertise ni les ressources financières pour effectuer de telles études.

 

Le but recherché n’est pas d’interdire ou de restreindre à certaines plages horaires la pratique du surf de sillage, mais bien d’établir les lieux appropriés pour la pratique de ce sport afin d’éviter les dommages à l’environnement et de préserver la grande richesse que représentent les lacs au Canada.

Yvan Gingras

Président de l’APLA.